Pierre Pastre, galeriste, écrivain, auteur de livres sur la peinture, nous donne avec ce roman un texte d'une sensibilité peu commune sur la guerre d'Algérie. L'ombre du héros est à la fois un témoignage personnel ayant l'histoire pour toile de fond et un conte philosophique sur l'amitié et le sens de la vie.

Une œuvre tout en finesse sur un passé douloureux de notre histoire.

 

  Le type tendit son bras dans la direction de la mer :
- Tu viens, on va boire un coup en bas.
Il fallait aller vers le haut, le camp, l'armée et ses futures servitudes, et on lui proposait la mer et sa liberté. En le suivant sur la petite route, Alexis se remémorait les conseils de sa mère : "...méfie-toi des fréquentations, ne suis pas le premier venu."
Il aurait pu sauter dans un taxi et rejoindre le giron militaire, au lieu de cela, il continuait à marcher aux côtés de ce grand type à la chevelure rousse, qui lui expliquait :
- L'armée, l'Algérie, on verra ça demain, et ce sera bien assez tôt.
Pour des riens, des gestes qui convergent, des attitudes qui s'opposent, ces deux-là se choisirent dans un de ces moments où l'amitié, comme l'amour, fait des siennes. Ils auraient pu, comme tant d'autres, se rencontrer, se connaître, faire un bout de route ensemble, mais de là à faire équipe...

L'ombre du héros