Ancien tailleur de pierres, Lucien Clarini, moqueur et gouailleur, frondeur et ironique, à l'érudition raffinée, nous livre ses poèmes iconoclastes à l'issue de ses promenades dans les cimetières parisiens.
« Sont là beaucoup d’anonymes éminemment respectables. Quelques célébrités aussi, et pas mal de canailles avec médailles. Si quelque chose intrigue le promeneur, on passe volontiers la main, on n’est pas chien.
On se demandera : puisque philosopher c’est apprendre à mourir, quelle différence existe-t-il entre les bons élèves et les moins bons ? Une infime, il semble. Alors posons la question autrement : se promener dans les cimetières, est-ce apprendre à philosopher ? » (Lucien Clarini)
Extrait :
Cimetière de Passy
Chrysanthème, prénom des cimetière
Pour bourgeois ou prolétaires.
Ici gens d'exquise politesse
Jamais trop loin du tiroir caisse.
Donc du notable et du notaire,
Aussi de l'acteur et de l'auteur,
Du Debussy et du Manet,
De la ganache et du Gamelin.
L'endroit bien tenu est confortable
Peut-être même fréquentable
Et la tour Eiffel est si près
Qu'elle fait office de cyprès.
L'ennui y est discret et moyen,
qu'en pense le doyen ? Mais passons.
Passy ici, Passy là, passez par là,
Cimetière chic de Passy.
© Editions Illador • Siret 509 830 972 00022 • Diffusion : Editions Illador | Distribution : La Générale du livre • Plan du site • Mentions légales • Réalisation du site