Quel est ce seigneur dans la pénombre ? C’est le merle, le merle qui nous réveille, le merle qui nous interroge. Le chant de cet oiseau nous donne de l’assurance, « sa vérité nous concerne ».
Voilà ce qu’on découvre dans la prose délicate et allègre de Jean Marc Sourdillon admirablement soulignée par les aquarelles de Catherine.
« Oui, telle est peut-être en définitive la vraie proposition du merle : nous introduire par un sas dans une autre journée, très différente de celle que l’on s’apprêtait à vivre et qu’on avait abandonnée la veille, preuve qu’il y a une autre vie possible, à côté de la nôtre, en parallèle, beaucoup plus discrète, en demi-teinte, dans la pénombre, ou mordorée, où l’on pourrait vivre tout aussi bien si on voulait, pour peu que s’ouvre pour nous un sas, là, à côté du sommeil, mais pas dans la veille, et qu’il y ait un merle, quelque part, pour nous le signaler. »
Critique de Jean-Marie Maulpoix
Le seigneur noir
J’ai beaucoup aimé cette manière de suivre le fil de l’oiseau parmi les mouvements d’ombre du jour qui se lève ou se couche : le livre à quatre mains est parfait, d’un toucher de langue et de lumière toujours exact, toujours suggestif, toujours délicat, ébouriffé parfois juste comme il faut ! Oui le monde appartient aux oiseaux : ils en sont (avec les fleurs) les discrets propriétaires, tandis que nous sommes des locataires bruyants et mal élevés, hébétés, hagards ! Oui, le merle dit oui. Oui, le chant du merle est plein de cerises, ces petits grelots rouges qui roulent dans sa voix !
Bravo pour ce livre précieux ! Je vais le garder près de moi et l’entrouvrir de temps en temps comme une boîte à musique.
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