Ce roman à la première personne raconte l'histoire d'un enfant pauvre de Béziers. Il ressuscite avec humour et tendresse un monde aujourd'hui disparu : celui de la guerre et de l'après-guerre dans un milieu ouvrier.
Pierrot est un gentil voyou qui paiera toutes ses « bêtises ». Nous explorons avec lui le chemin escarpé d'une forme de résilience. L'école apparaît accessoire, malgré les brimades ou les efforts des instituteurs, à ce jeune gamin des rues et des champs, qui échoue au certifi cat d'études, comme son ami. Le récit s'arrête quand il quitte son sud pour Paris où une autre vie commencera alors pour lui
Lire l'article paru le 06 juin 2011 dans Le Midi Libre : cliquez ICI.
Extrait :
Tout le temps que durèrent la guerre et ses restrictions alimentaires, mon père n'eut comme seule ressource pour nourrir sa fratrie que de monter au ravito. Il prenait des trains rares et bondés avec pour seul bagage sa musette et une valise, et pour passeport le livret de famille aux pages bien remplies ; huit enfants, ça meuble les feuillets et décrit les joies et les déveines d'une vie.
Il s'enfonçait dans les terres, l'Aveyron, le Cantal, la Lozère pour soutirer des provisions aux paysans. Il pointait jusque dans la Creuse. Il avait une adresse là-bas. De braves gens qu'il avait émus en leur parlant de notre condition. Il disait qu'en bas, au bord de la mer, on avait peut-être le soleil mais qu'on la sautait méchamment question alimentaire. Et lui, bon père de famille française, il avait des voraces à nourrir qui attendaient son retour comme le messie. Dans certains villages il allait droit chez le curé pour se faire recommander auprès des familles compatissantes. De telles démarches devaient lui coûter, athée qu'il était, et qui fut à son heure enterré civilement. A croire que la faim est bonne conseillère. [...]
Pierrot
© Editions Illador • Siret 509 830 972 00022 • Diffusion : Editions Illador | Distribution : La Générale du livre • Plan du site • Mentions légales • Réalisation du site